C'est quand tout va bien Si tant est que l'on puisse dire un jour que tout va bien Qu'ce genre de nouvelle te tombe sur le coin d'la trogne Après mon père et mon meilleur ami s'en être pris aux miens La bête m'a pris pour cible elle m'a mordu désormais grogne Autour de mon poumon droit, n'a pas touché le foie À croire que la clope et l'alcool n'ont rien compris de moi Un type banal du haut de mes 48 années bien consommées Jusque ici rangé, depuis ce jour j'ai changé « Changé » n'est peut-être pas la formule consacrée Mais consacrée m'a vie l'est devenue, du moins c'qu'il m'en reste Pour mes gosses, ma femme, j'ai du déformer ma veste Jouer d'mon savoir faire pour la substance paraît-il des plus « célestes » J'ai toujours respecté les règles du jeu Tout en pensant qu'elles n'étaient pas faites pour moi Maintenant j'frappe des types de sang froid J'entasse des billets verts près des camés aux regards vides À l'image de leur poches qui pour une dose trouvent des liasses de liquide Persuadé d’avoir la belle vie, d’avoir tout saisi Avant qu' la peste ne s'invite, ne m'bouffe la poitrine Ne me montre à quel point j'étais aigri, épris De cette belle chienne malsaine prénommée routine J’ai finalement échangé la laisse, le canap' et la lucarne Contre un impair de gangster, des guns et des jéricanes Je brûle les preuves les leurres et les mensonges pleuvent Maquiller mes actes et mes frasques n’est plus une épreuve Assurément démon, dans la démence, j'ai mis l'être aimant à l'amende Décidément, je décide et mens, aimantant les emmerdes en tirant Un tyran attirant élégant errant dans les rangs des plus grands brigands Vraiment démon, dans la démence, j'ai mis l'être aimant à l'amende Décidément, je décide et mens, aimantant les emmerdes en tirant Un tyran attirant élégant errant dans les rangs des plus grands brigands Tu désapprouves mais me comprends : l'étrange émoi ! Que ferais-tu si la proie de ses déboires c'était toi ? Éprouves-tu des remords à trop vouloir filer tout droit ? Mon adrénaline, mes pulsions: mon hymne à la joie ! Vous pourriez me d'traiter d' fou, tenter d'démasquer le loup Suis-je peut-être un proche, à l'approche venant vous briser le cou Plus jamais un genou à terre, l‘homme victime : au cimetière Sur sa tombe je pose des roses tout comme sur celles des adversaires

Bonhomme est un chouette type, beau de la surface jusqu’aux tripes Bonhomme a la belle vie, certains diraient qu’il va trop vite Chaque matinée débute par les même rites pour qu’ça pétille : Une caresse de sa femme, « bonjour papa » venant d’sa fille Bonhomme avait tout fait dans les soit disant règles de l’art Dans celles que lui inculquait, lui rabâchait son entourage Une épouse et des mômes, après trente berges c'est bien trop tard Voitures et maison à crédit en guise de laisse pour lion en cage Mais aujourd’hui panique à bord c'est différent Sa main ne trouve pour cible que le contact des draps glaçants Les murs de la pièce suintent et le plafond a jauni Une feuille au sol affiche papa je t’aime en rose et gris Jusqu'ici tout roulait, tout bien carré, contrôlé, calibré C'est l'jeu comme il disait, l'impro. c'est un truc de raté Bonhomme a bien changé, j'le r'vois encore la tête dans l'caniveau Quoi qu'aujourd'hui miroir indique qu'hier bonhomme n'a pas bu d'eau Hier madame a dit froidement " bonhomme je quitte le navire L'anneau j'l'enlève j'le jette par dessus bord, j'me tire Adieu à notre fameux pour le meilleur et pour le pire Adieu l'amour, Adieu nous 2 ". Point barre – silence – Soupir. Madame souffle, soulagée - fin d' missive Bonhomme tousse, accueille plutôt mal l'ogive Madame glousse, les nerfs lâchent : réaction mal comprise Bonhomme encaisse la secousse, stop – silence – délire Bonhomme brasse de l'air s'écrie, vocifère Scène mentale quasi lunaire - atmosphère noire, chute de son univers Chaque seconde qui passe fracasse les bas-fonds, les fondements, les base de son monde ses idées malsaines en pagaille entrouvrent les portes d'un enfer sans nom Changement radical, Madame veut de l'amical Sous les ordres de madame implacable, bonhomme se sent animal Des nuits passées dans un sofa recroquevillé Se repasser le film de sa vie en détail à s'en faire vriller Une par une tourner les pages, d'une vie simple sans cafouillage Insomnie d'un fou en cage , du sommeil en rêve, en mirage, sursaut pour réveil en nage Bonhomme enfermé enfoui dans les zig et les zags le cœur étriqué, le vague à l 'âme a fui, pris ses cliques et ses claques Mais les même sueurs sévissent dans cette chambre souillée d'un motel Dans une literie putride où désormais des idées morbides le martèlent Il avait touché le ciel, s'est fait couper les ailes, bienvenue à toi bonhomme dans l'foutu monde du commun des mortels La tempête est en fuite, bonhomme se réhabilite Bonhomme prépare la suite, certains disaient qu'il coulerait vite - Non! C'est l' amorce, l'âge de sa renaissance Reprise de confiance, retour de sa prestance Il relève le genou à terre, redresse la tête, le regard fier Clin d’œil à tous ces frères, majeur en l'air à Lucifer Bonhomme n'est pas si vieux mais Bonhomme devient Monsieur Il revient dans la danse : fin de la première manche Changement de côté, balles neuves pour un nouvel homme refait Retapé, réparé, requinqué, survolté, au taquet Si la pomme vous la croquez Monsieur l'affamé n'en fera qu'une bouchée